Rhume du chat : hautement infectieux et dangereux
05.05.2023 - Temps de lecture: 5 minutes
Épidémie - quand nous humains entendons ce mot, nous pensons à des maladies infectieuses graves. Mais dans le royaume animal aussi, il existe des maladies qui peuvent se diffuser en tant qu’épidémies et peuvent mettre en danger les êtres infectés. Mais pas d’affolement : Le rhume des chats tant redouté est certes une maladie répandue et dangereuse, mais peut être traité grâce à la médecine moderne. Une protection par vaccination en temps voulu est aujourd’hui le meilleur moyen de protéger de manière fiable votre chat de la maladie. Même en cas de maladie aigüe, des contre-mesures prises à temps peuvent sauver la vie du chat.
Comment la parvovirose se déclenche-t-elle ?
La parvovirose est provoquée par un agent pathogène minuscule : le virus du typhus félin. Les vétérinaires parlent en jargon scientifique de panleucopénie. En langage courant, cette maladie est appelée rhume du chat, peste du chat ou aleucozytose. Ce virus est un très proche parent du parvovirus B19 qui provoque une maladie similaire chez les chiens et les canidés. Le souci : Le virus a une durée de vie extrêmement longue. Il peut survivre jusqu’à un an à température ambiante sur des objets tels que des paniers, des jouets et autres et résiste à la plupart des désinfectants courants. Une nouvelle infection peut ainsi survenir à un moment et un endroit complètement inattendus : Le contact direct avec un animal infecté n’est pas nécessaire. La transmission s’effectue par contact entre les muqueuses et des secrétions infectées comme des crottes ou des secrétions nasales. Si le chat inspecte par exemple les restes d’un spécimen infecté, il peut facilement être contaminé. Les ectoparasites comme les poux ou les puces peuvent transmettre les pathogènes d’un animal à un autre. Le risque de contamination par des petits virus résistants est très élevé : S’il accède à un groupe de chats, l’ensemble des chats non immunisés et donc non vaccinés seront contaminés. Il y a donc un risque latent que la parvovirose se répande dans des refuges, pensions ou élevages qui ne sont pas suffisamment médicalisés.
Quels sont les symptômes de la parvovirose ?
Après le temps d’incubation d’environ deux à six jours, on observe d’abord le plus souvent des signes généraux de mal-être : Fatigue, perte d’appétit, déshydratation. Des accès de fièvre peuvent survenir : La température corporelle augmente fortement jusqu’à 41°C, retombe puis remonte de manière abrupte. Des vomissements et des conjonctivites peuvent aussi survenir. Tous ces signaux sont d’abord des effets secondaires très communs. Ce qui est particulièrement difficile ici est qu’en cas de développement suraigu de la maladie, l’animal ne présente aucun signe avant-coureur mais tombe malade soudainement et peut mourir en état de choc. Les points d’attaque du virus sont notamment les artères intestinales, les tissus osseux ou les vaisseaux lymphatiques. L’animal malade souffre de diarrhées sanglantes (à travers lesquelles de grandes quantités de virus peuvent être répandues) et d’une diminution des globules blancs. Cela entraine à nouveau un affaiblissement sérieux du système immunitaire. La parvovirose entraine des symptômes variés dans l’intestin comme la nécrose des tissus dans les glandes intestinales et la perte de villosités intestinales. Le virus peut même infecter des fœtus et provoquer un trouble cérébral, l’ataxie du cervelet ou la cécité. Même les chatons nouveau-nés peuvent être porteurs du virus en raison de la contamination dans l’utérus.
Comment puis-je aider mon chat en cas de parvovirose ?
Le virus s’attaque principalement à des animaux dont le système immunitaire n’est pas encore complètement mûr. C’est pourquoi il touche principalement les bébés et les jeunes chats jusqu’à deux ans ou les animaux affaiblis. Mais les chats adultes sont aussi en danger, même si cela reste plus rare. Si les symptômes de la parvovirose apparaissent, il faut immédiatement emmener l’animal malade chez le vétérinaire : En cas de progression de la maladie, surtout chez les chatons, cela peut mener à la mort de l’animal en quelques heures si des mesures médicales ne sont pas prises immédiatement.
Le laboratoire peut identifier le virus au microscope, il est également possible de pratiquer un test rapide pour analyser les excréments. Les traces des anticorps dans les échantillons de tissus provenant de l’intestin grêle et de la rate servent également à documenter le virus. L’hémogramme du chat est particulièrement important : Si le taux de globules blancs chute de manière dramatique, une guérison n’est pour ainsi dire plus possible.
Le traitement médical d’un chat infecté commence d’abord par l’administration d’antibiotiques ; contre le virus lui-même, on applique des anticorps sériques et des interférons (des protéines qui stimulent l’immunisation). Si le traitement intervient suffisamment tôt, l’animal a de grandes chances de guérison. Cependant, la maladie ne doit pas être prise à la légère : Le taux de mortalité se situe entre 25 et 75 %, selon l’état général de l’animal et la source du virus en question. Même après la guérison du chat, le danger n’est pas totalement écarté : Un animal qui a déjà été malade de la parvovirose n’éliminera pas le virus avant longtemps. Il n’y aura pas de rechute mais il diffusera encore le pathogène. Ces chats ne doivent pas avoir de contact avec des congénères non vaccinés ni sortir se promener.
La règle pour la parvorvirose : Une vaccination en temps voulu protège l’animal des infections. Une première vaccination et un vaccin de rappel quand le chat est encore petit et des vaccins ultérieurs une fois par an protègent votre chat des contaminations.
La parvovirose peut-elle aussi toucher les humains ?
Vous pouvez souffler sur ce point. Le virus de la panleucopénie féline n’est pas compatible avec les cellules humaines. Il n’y a donc aucun danger que la parvorvirose se transmette à l’humain en tant que zoonose. Mais en dehors de la famille des félins, les ratons-laveurs et les visons sont des animaux à risques pouvant aussi bien contaminer potentiellement les chats ou être contaminés par ceux-ci en tant qu’animaux sauvages.